Vos options pour payer moins d’impôts
Vos options pour payer moins d’impôts
Le joli mois de mai c’est aussi le joli mois de la déclaration d’impôt.
Il se peut que vous soyez en plein dedans… et que la somme versée cette année encore au fisc ne vous réjouisse pas particulièrement.
Pourquoi cette aversion à l’impôt
La première raison est simple : c’est de l’argent qui sort – sans que nous ayons notre mot à dire qui plus est -… et nous apprécions peu, par nature, les dépenses contraintes.
Ce serait plus facile à accepter si nous pouvions clairement mettre en face les contreparties acquises grâce à cette contribution fiscale : police, justice, éducation, infrastructure, services publics.
Mais le lien est de plus en plus difficile à faire !
Troisième raison : l’impôt sur le revenu n’est pas tout seul. Il s’ajoute à une (longue ?) liste de prélèvements : taxes locales, TVA, cotisations sociales… qui placent la France et la Belgique parmi les pays les plus taxés de l’OCDE.
Dernière raison, tous les citoyens ne sont pas redevables de l’impôt sur le revenu… seuls 45% des foyers français payent de l’impôt sur le revenu – et 75% de l’impôt collecté auprès des particuliers provient de 10% des ménages, seulement. On est loin d’un système « universel » !
Dans ces conditions, il est facile d’en venir à la conclusion que l’on paye pour les autres.
Cela explique le faible consentement à l’impôt et la popularité du sport numéro 1 en France : essayer par tous les moyens de payer moins d’impôts.
Vos options pour payer moins d’impôts
Je laisserai ici de côté la solution la plus radicale : s’expatrier vers un pays plus clément fiscalement, pour m’intéresser aux solutions de défiscalisation actionnables depuis votre petit coin de France.
Pour que vous puissiez vous réjouir d’avoir fait baisser la note l’année prochaine.
Car bien sûr, lorsque vous déclarez, en mai, vos revenus de l’année précédente, il est malheureusement trop tard pour agir sur les revenus de l’année passée… mais pas pour agir sur les revenus de l’année en cours qui seront à déclarer lors de l’année N+1.
Comme dans beaucoup de décisions financières, les maîtres mots restent l’anticipation… et la patience !
Voici plusieurs solutions concrètes et efficaces à envisager dès maintenant pour réduire votre impôt sur le revenu l’année prochaine.
1 – Immobilier : La défiscalisation par l’investissement locatif
Vous avez sûrement déjà entendu parler des dispositifs immobiliers tels que le célèbre « Pinel ».
Ce programme a pris fin le 31 décembre 2024 et n’est désormais plus accessible aux nouveaux investisseurs. Mais en matière de défiscalisation, d’autres dispositifs continuent à offrir des opportunités intéressantes, notamment le dispositif « Denormandie ».
Qu’est-ce que le dispositif Denormandie ?
Le dispositif Denormandie est conçu pour encourager l’investissement locatif dans des logements anciens situés dans des villes moyennes nécessitant des travaux de rénovation. En investissant dans un bien immobilier éligible à ce dispositif, vous pouvez bénéficier d’une réduction d’impôt significative.
Comment ça fonctionne ?
- Achetez un logement ancien nécessitant des travaux dans une ville éligible.
- Effectuez des travaux représentant au moins 25 % du coût total de l’opération (achat + rénovation).
- Louez ce logement pendant une durée déterminée (6, 9 ou 12 ans).
Réduction d’impôt :
- 12 % du montant de l’investissement pour une durée de location de 6 ans.
- 18 % pour une durée de 9 ans.
- 21 % pour une durée de 12 ans.
Par exemple, pour un investissement total (achat + travaux) de 200 000 euros sur 12 ans, vous pourriez bénéficier d’une réduction d’impôt totale de 42 000 euros, soit 3 500 euros par an pendant 12 ans.
2 – Investissement immobilier meublé : une fiscalité avantageuse
Investir en location meublée présente un avantage fiscal significatif par rapport à la location nue traditionnelle (revenus fonciers). En effet, les revenus issus de la location meublée sont imposés dans la catégorie des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC) et offrent deux régimes avantageux :
- Le régime micro-BIC : vous bénéficiez d’un abattement forfaitaire de 50 % sur les loyers perçus jusqu’à 77 700 euros de recettes annuelles – au lieu de 30% pour les revenus fonciers
(sauf meublés de tourisme non classés dont la fiscalité sera alignée sur celle des revenus fonciers à partir de 2025). - Le régime réel simplifié : il vous permet de déduire toutes les charges réelles (amortissement du bien immobilier, frais d’entretien, frais de gestion, intérêts d’emprunt), réduisant fortement votre bénéfice imposable, voire l’annulant totalement pour les premières années.
Cette approche permet souvent une fiscalité très réduite, voire nulle, pendant plusieurs années.
3 – Investir dans un FIP ou un FCPI
Autre méthode très efficace de défiscalisation, investir dans des Fonds d’Investissement de Proximité (FIP) ou des Fonds Communs de Placement dans l’Innovation (FCPI).
Attention : c’est aussi la moins garantie !
Qu’est-ce que c’est exactement ?
- FIP (Fonds d’Investissement de Proximité) : ces fonds investissent principalement dans des PME régionales non cotées.
- FCPI (Fonds Commun de Placement dans l’Innovation) : ils financent des entreprises innovantes et souvent technologiques en pleine croissance.
Quels sont les avantages fiscaux ?
Ces investissements permettent une réduction immédiate de votre impôt sur le revenu à hauteur de 25 % des sommes investies, plafonnée à :
- 12 000 euros d’investissement pour une personne seule (soit jusqu’à 3 000 euros de réduction d’impôt).
- 24 000 euros d’investissement pour un couple marié ou pacsé (jusqu’à 6 000 euros de réduction).
Attention au risque !
Ces fonds investissent dans des PME innovantes ou régionales qui peuvent présenter un risque élevé de perte en capital. C’est pourquoi il est fortement conseillé de diversifier ses investissements et de ne pas miser tout son argent sur cette seule option.
Exemple concret : En investissant 10 000 euros dans un FCPI, vous bénéficiez immédiatement d’une réduction de 2 500 euros sur votre impôt de l’année suivante.
4 – Le dispositif Girardin Industriel
Le Girardin Industriel est un mécanisme de défiscalisation particulièrement puissant destiné à encourager les investissements outre-mer (il a été prolongé en 2025 pour les TOM).
Comment fonctionne le Girardin Industriel ?
En investissant dans un projet industriel ou artisanal situé en outre-mer (TOM), vous obtenez une réduction d’impôt supérieure au montant investi. L’investissement consiste généralement à financer l’achat de matériel industriel loué à des entreprises locales.
Avantages fiscaux :
- Réduction d’impôt immédiate dès l’année suivante, souvent supérieure à l’investissement initial (110 % à 120 % de votre investissement).
- Idéal pour ceux ayant une forte imposition à réduire rapidement.
Exemple : vous « investissez » 10 000 euros en 2025 et vous obtenez une réduction d’impôt de 11 000 euros en 2026. Mais attention : ces 10 000 euros ne vous rapporteront rien de plus que la réduction d’impôt.
5 – Réduction d’impôt via les dons et l’emploi à domicile
Faire des dons à des associations reconnues d’utilité publique ou employer un salarié à domicile sont des moyens simples de réduire vos impôts.
Dons aux associations :
- Réduction d’impôt égale à 66 % des dons, dans la limite de 20 % de votre revenu imposable.
- 75 % pour des dons jusqu’à 1 000 euros aux associations aidant les personnes en difficulté.
Emploi à domicile :
- Crédit d’impôt de 50 % des dépenses, limité à 12 000 euros annuels (6 000 euros de réduction maximale).
6 – Générer du déficit foncier
Si vous avez déjà des biens immobiliers locatifs que vous louez en nu, il peut être intéressant d’y effectuer des travaux qui créeront du déficit foncier, imputable jusqu’à 10 700 euros/an sur l’ensemble de vos revenus fiscalisés.
Si votre taux marginal d’imposition est de 30%, cela fait quand même 3000 euros d’impôt – en moins !
Vous voilà maintenant armé.e de quelques options supplémentaires pour réduire vos impôts de l’année prochaine.
Bien sûr, cela ne se fera pas tout seul et demandera sûrement un peu d’énergie.
Il ne vous reste donc plus qu’une question à vous poser : la somme que vous payez actuellement est-elle vraiment confiscatoire ? (Regardez sur votre avis de situation déclarative votre taux moyen d’imposition !)
Faut-il réellement s’inquiéter de verser 5 ou 10% de ses revenus en impôts ?
J’attends avec impatience vos réflexions en commentaires à ce sujet !
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