Entrepreneuriat : La galère ou la Liberté ?
Entrepreneuriat : La galère ou la Liberté ? Vous vous êtes lancé(e) à votre compte pour être LIBRE… Mais si vous gérez mal votre argent, vous risquez de rencontrer la galère bien plus vite que la liberté !
On devient entrepreneur pour : gagner en liberté, faire ce qu’on aime, choisir ses horaires, prendre ses propres décisions, faire respecter ses valeurs.
Pourtant, beaucoup se retrouvent rapidement à lutter contre le stress financier, simplement parce qu’ils négligent leurs finances. Et c’est là que le rêve tourne au cauchemar.
Heureusement, il existe des règles simples pour éviter ce stress et réellement profiter de la liberté que l’entrepreneuriat peut offrir. En voici 6… elles seront utiles :
- À tous les entrepreneurs déjà installés à leur compte
- Aux femmes, aux maris, aux pères et aux mères d’entrepreneurs (on les oublie trop souvent !)
- À ceux ou celles qui ont de l’immobilier locatif : même le plus basique des investissements demande quelques réflexes de gestion bons à prendre
- À ceux qui rêvent de s’installer et d’être leur propre patron : un homme ou une femme averti.e en vaut deux !
1. Séparez vos dépenses pro de vos dépenses persos
C’est la règle de base.
Facile lorsque vous avez une société… parce que c’est une personne morale distincte de la personne physique que vous êtes.
Plus compliquée quand vous êtes auto-entrepreneur, profession libérale ou entrepreneur individuel car il n’y a pas de personne morale en dehors de vous.
Dès le début, il est crucial d’établir une frontière claire entre vos finances personnelles et professionnelles.
Pourquoi ? Pour avoir une idée de la rentabilité claire de votre entreprise et pour éviter de « manger » de manière anticipée de l’argent qui servira plus tard à payer charges sociales et impôts.
Imaginez Clara, graphiste indépendante depuis six mois. Elle encaisse régulièrement des paiements mais utilise son compte personnel pour toutes ses transactions. À la fin de l’année, quand elle doit faire sa déclaration d’impôts, elle se retrouve noyée sous des relevés bancaires impossibles à déchiffrer.
Le résultat ? Un stress énorme, des erreurs potentielles et surtout l’incapacité à évaluer si son activité est rentable.
À contrario, Thomas, consultant en marketing digital, a ouvert dès le premier jour un compte spécifique pour son activité, même s’il ne s’agit pas d’un compte « pro ». Chaque transaction liée à son business passe par ce compte. Grâce à cela, il sait exactement combien il gagne chaque mois et combien son activité lui coûte.
Résultat : il est capable d’ajuster ses prix, ses offres et de gérer sereinement ses finances.
2. Rappelez-vous que vous avez des charges et des impôts à payer
L’erreur classique des entrepreneurs débutants est de croire que tout l’argent qui entre est intégralement disponible. Grave erreur ! Une partie « appartient » systématiquement aux impôts et aux organismes sociaux :
- Vos charges sociales (25, 45 ou même 85% selon votre statut) ;
- La TVA si vous y êtes soumis ;
- Des charges « annexes » comme la CFE ou la taxe foncière ;
- Et bien sûr pour finir l’impôt sur la société (IS) si votre entreprise est fiscalisée de manière indépendante.
Ils viendront vous les réclamer dans le courant de l’année ou, et ça complique singulièrement les choses, deux ans plus tard !
Je vous présente Lucie, entrepreneuse dans l’e-commerce, qui encaisse ses premiers gros chèques. Euphorique, elle dépense immédiatement une grande partie de ses bénéfices en voyages et achats personnels. Quelques mois plus tard, elle reçoit une notification du fisc : elle doit plusieurs milliers d’euros qu’elle n’a pas anticipés. Sa trésorerie est vide, et voilà Lucie plongée dans un cycle infernal d’emprunts pour payer ses charges.
La solution la plus simple ? Dès que vous encaissez un paiement d’un client, mettez immédiatement 40 % de côté sur un compte dédié pour couvrir vos futures obligations fiscales et sociales. Cette habitude simple vous évitera d’être surpris(e) par vos obligations financières. Et s’ils restent de l’argent sur ce compte une fois vos charges payées… la nouvelle est sera d’autant meilleure !
3. Payez-vous !
Travailler sans rémunération est le meilleur moyen de vous dégoûter de votre activité. Beaucoup d’entrepreneurs se disent : « Je me paierai quand j’aurai plus de clients, quand mon activité décollera vraiment… » Sauf que ce jour n’arrive jamais, ou trop tard.
Vivre sur ses réserves pendant deux ou trois mois, pas de problème. Mais plus ça dure, plus le « réflexe » de ne pas se payer s’installe. Jusqu’au jour où il est remplacé par un raz le bol généralisé.
Une activité qui ne vous permet pas de vous payer correctement n’est pas vraiment rentable. Ou elle demande une sérieuse remise en question au niveau gestion.
Et vous n’êtes pas là pour entretenir votre activité mais pour que votre activité vous entretienne – et vous stimule ou vous amuse !
Sarah, créatrice de bijoux, travaillait sans se payer depuis presque un an.
Résultat : démotivation, fatigue, frustration. En établissant enfin un petit salaire régulier, même modeste au départ, elle a retrouvé la motivation, amélioré sa gestion, et surtout compris qu’elle devait ajuster ses prix pour gagner réellement sa vie.
Même si vous n’avez pas encore de quoi vous verser une vraie rémunération, commencez par vous verser une somme identique toutes les fins de mois… automatiquement et en limitant les allers-retours de votre compte personnel à votre compte professionnel.
Quelques règles supplémentaires pour une gestion saine de vos finances
4. Faites régulièrement le point sur vos comptes
Une fois par mois, prenez une heure pour faire le bilan. Vérifiez vos entrées et sorties d’argent.
Antoine, restaurateur, a pris l’habitude d’une réunion mensuelle avec lui-même pour passer en revue ses chiffres. Cette simple routine lui permet de détecter immédiatement les problèmes potentiels, comme des dépenses inutiles ou un chiffre d’affaires en baisse, et d’y répondre immédiatement.
5. Anticipez votre trésorerie
Votre trésorerie est l’oxygène de votre entreprise. Elle ne dit rien de sa bonne santé mais si elle manque, votre entreprise risque la faillite, même si elle est rentable sur papier.
Dès que votre entreprise tournera, prévoyez une réserve d’argent pour faire face aux imprévus. Deux mois de charges d’avance par exemple. Si une période creuse devait se présenter, cela vous donnera le temps de rectifier le tir avant d’avoir le couteau sous la gorge.
Savez-vous, d’ailleurs, quel est le minimum dont votre entreprise a besoin pour avancer (le fameux BFR = besoin en fond de roulement) ?
6. Investissez dans une formation financière
Vous n’êtes pas obligé.e de devenir expert-comptable, mais comprendre les bases de la gestion financière est indispensable. Lisez, suivez des formations, écoutez des podcasts spécialisés… Votre entreprise ne peut que gagner à ce que vous montiez en compétences, pas seulement en lien avec votre activité, mais aussi financières.
Être entrepreneur ou investisseur, c’est effectivement choisir la liberté. Mais cette liberté n’est réelle que si elle est adossée à une gestion financière rigoureuse. En prenant réellement au sérieux la gestion de vos finances, vous ferez de votre activité une source de plaisir et non de stress.
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Bonjour Nathalie.
sujet très intéressant à ne surtout pas négliger.
Je trouve que cette idée de se payer d’abord soi même est particulièrement importante. Se féliciter, et très concrètement. Cela rejoint le conseil de ma mère, femme au foyer: vous devez toujours revendiquer un argent de poche, qui reconnaît votre travail, avec lequel vous faites ce que vous voulez. Merci Nathalie pour ce post